Découverte d'un micro inattendu

Découverte d'un micro inattendu

Le micro à ruban

Une forme de révélation parce que je suis passé de l'univers des micros compacts à diaphragmes de quelques microns à une structure mécanique imposante, une variante de capteur à gradient de pression en ruban aluminium plissé placé dans un entrefer magnétique conséquent et de directivité polaire en forme de 8.
Rien que du nouveau pour moi, donc, et un intérêt à explorer ce dispositif si éloigné de mon quotidien.
Cela étant, la notion ne m'était pas totalement nouvelle non-plus, car ce concept polaire est assez similaire mais inversé dans le cas des enceintes à panneaux électrostatiques évoqués dans la section technologie.

J'ai donc acquis un microphone Crowley and Tripp, modèle Proscenium, malheureusement hors catalogue à présent, et c'est parti pour en faire le tour.

D'abord, il est beau comme un camion, et presque aussi lourd.
D'emblée, je suis rassuré donc sur la fiabilité tout terrain de ce microphone doté d'une grille ouverte sur le dessus, donc à priori apte à capter tout ce qui se trouve autour sans être perturbé par son équipage mécanique imposant.
D'office, je me jette sur la fiche technique et constate une courbe de réponse très éloignée de la ligne droite avec du gain. Je suis alors circonspect vis à vis de sa capacité à restituer de la réalité sonore sans frustration, mais bon j'avais déjà mis de coté cet aspect technique pour m'être exposé bien avant à des courbes bien plus torturées lors de mes essais en prises de son binaurales. Après quelques lectures de formation et essais, je pars sur un montage de couple MS ayant à disposition des micros compacts omnidirectionnels Schoeps et DPA. Autant dire une application très peu commune, les micros à ruban étant le plus souvent utilisé en simple canal ou en stéréo AB et Blumlein.

Au final, en montage perche comme en pied, l'ensemble m'évoque un marteau martial donc son nom de baptême sera Thor.

Bonnette à fourrure bien connue et une fixation rigide maison

Pas jouable à cause des bruits solidiens lors de la manipulation de la perche, donc un concept améliorable sur ce point

C'est déjà mieux comme isolation vibratoire, à noter l'anneau caoutchouc pour éviter les frottements entre la grille supérieure et le corps du microphone central.

Schoeps CCM2 de mémoire

Version suspension à très basse fréquence d'isolation vibratoire, plus aucun bruit de manipulation, utilisable en utilisation stationnaire et interne seulement. 

Question son ?

Excellent. Malgré sa sensibilité très faible, aucun bruit de fond préjudiciable, simplement choisir un préamplificateur optimisé pour le ruban, l'omni n'étant pas difficile à alimenter. J'ai quand même pris la précaution d'utiliser un câble blindé pour le signal side.

Trois samples audio qui me semblent intéressants à écouter dans la section dédiée;

  1. un essai extérieur dans un village avec un beau suivi acoustique large bande de la cloche de l'église au passage d'une moto, un plan stéréophonique bien propre, bruit de fond de la campagne
  2.  essai en visite de jardins en forme de captation du présentateur à petite distance, au vol sans préparation. Je commute en mono à intervalles réguliers pour juger de l'espace stéréophonique focalisé sur le frontal en mode interview
  3. une de mes prises MS préférées, en mode nomade dans les couloirs du métro Londonien. Et la chance de tomber sur un guitariste talentueux au détour d'un escalator. Là encore sans préparation, juste pour capter de l'ambiance, entendre sans écouter.

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