
J'ai la tête qui tourne
Comprendre comment notre anatomie auditive altère les caractéristiques fréquentielles et temporelles d’une onde sonore arrivant depuis n’importe quelle direction, horizontale ou verticale, permet de calculer avec précision les ajustements d’égalisation et de synchronisation nécessaires aux signaux binauraux. L’objectif est de leur restituer, en post-traitement, une signature sonore corrigée, identique à celle qu’auraient captée des microphones indépendants, hors d’une tête artificielle.
Selon la stratégie de priorisation choisie — que ce soit un champ libre ou une égalisation spécifique aux différentes directions sonores, ou un cône frontal orienté vers une scène sonore alignée avec notre champ visuel — tout est envisageable, à condition de s’appuyer sur un raisonnement métrologique rigoureux et reproductible. Ensuite, l’espace d’exploration s’ouvre : on peut choisir d’ignorer toute considération morphologique pour traiter le son tel qu’il est enregistré et lui donner une nouvelle forme.
Je vous propose, dans la section des samples, une présentation vidéo réalisée récemment dans le cadre du développement d’une nouvelle tête microphonique. Elle met bien en évidence, par exemple, les fortes variations d’amplitude sonore selon les directions d’arrivée, limitées pour l’instant au plan horizontal. À noter que le contenu spectral en dessous de 1000 Hz ne reflète qu’une tendance approximative, en raison d’un temps d’enregistrement et d’analyse trop court, mais reste tout de même informatif. C’est dans la bande médiane, entre 1000 et 8000 Hz, que se joue l’essentiel de la représentation sonore instantanée ; au-delà, ce sont la réponse transitoire et la finesse de définition des objets sonores qui deviennent discriminantes.
Plus de mesures comparatives à venir ... stay tuned.