A propos d'ondes et de têtes bien faites

Je vous propose de revivre une partie du voyage qui marque ma relation particulière au son, en particulier portée par cette sensation de bien-être qui nous imprègne lorsque l'on se retrouve dans un espace sonore qui sollicite notre intellect à différents niveaux.
Car le son, par nature une entité matérielle et déterministe, déclenche en nous une forme de réponse biologique indéfinissable, quelque fois descriptible, la plupart du temps implicite elle est marquée de cette faculté humaine d'appropriation innée.
Umami.
La vie est faite de révélations qui nous redirigent au gré de notre curiosité, de nos envies d'exploration, d'opportunités et d'échecs, pour autant que nous les acceptions comme telles et leur apportions toute notre bienveillance.
Que ma vie technique tant personnelle que professionnelle soit marquée par le son est la première d'entre elles.

Bienvenue dans ce point de rencontres.
Fontaine iconique dite "des quatre sans cul





Au fil du son

Tout commence au canton de Vaud, Suisse, mon second pays de cœur. 
Chez les grand-parents maternels il y avait le poste radio portable du pépé, électricien de son métier. Allongé sur un canapé vieillot, écouteur à l'oreille, le monde au bout du fil me parle, m'enchante.
Régler l'aiguille des fréquences, monter le son, découvrir le souffle radiophonique et, à l'image des nuages qui s'écartent pour révéler la lumière, l'apparition d'un matériau sonore ordonné s'extrayant du bruit chaotique.

Ici commence l'onde acoustique électrisante, et ce sera le fil conducteur de ce qui deviendra un domaine de perspectives à explorer absolument.

Haut-parleurs

S'ensuivirent quelques années dans l'apprentissage et la compréhension des signaux électriques. La magie de la vibration d'une membrane, de la résonance d'une caisse, de l'expression sonore du grave à l'aigu. L'enceinte acoustique prend forme. De passage dans un auditorium audiophile, immersion dans un espace sonore en suspension dans l'air, à la naissance indéfinie, à l'évidence musicale. Ici commence la hifi et son cortège d'écoutes et de lectures. 
La proposition technique dans le domaine audiophile étant très large, je ne cite que les quelques coups de cœurs ci-dessous avec en point commun le fait qu'ils ne soient, hélas, qu'objets de désir.
Vivement que cela change !
Expressions ultime de la beauté à l'italienne, ainsi que de transparence et technique industrielle made in USA.
Le fonctionnement électrostatique sera pour moi une révélation sur la cohérence de l'espace sonore et le côté extatique de l'écoute, ainsi qu'une curiosité dans son principe technologique en rupture avec l'actionnement électrodynamique traditionnel des haut-parleurs.
Au final, même si vous ne disposez pas d'un budget à 5 ou 6 chiffres, allez faire un tour du côté audiophile, parce que l'on y trouve de la manufacture exceptionnelle.

Du pays du soleil levant, celui-là me fait de l'œil aussi .
Alliance de composants réactualisés du bon vieux temps des lampes, de câblage à la main, d'un assemblage et d'un usinage mécanique lourd et soigné, avec des boutons et vumètres comme on les aime, coup de maître.
Les mécaniciens en diraient qu'il est beau comme un camion !

Quand musique et bruit font bon ménage

C'est à l'occasion d'une réorganisation de mon département industriel que j'ai basculé vers l'analyse vibratoire et acoustique de nos engins de chantier.
Voici donc un univers commun sur la base d'un triptyque temps / fréquence / amplitude qui se dessine. 
Les musiciens parleront de  tempo, de hauteur de note, de timbre, de forte, les ingénieurs industriels de spectrogramme, de fréquences propres,  d'harmoniques, de niveau de pression acoustique.
Il est intéressant de noter qu'en terme de référentiel sonore, les uns raisonnent en atténuation par rapport au plafond numérique 0dB, les autre en croissance de niveau par rapport à un bruit de fond plancher, également en décibels. Il est donc utile d'avoir un cerveau curieux et flexible pour naviguer entre les deux mondes. 
Au final, la compréhension des mécanismes de génération et de propagation des ondes sonores ainsi que la recherche d'agrément acoustique et de stratégie efficace pour la réduction des nuisances, les aspects en lien avec la restitution d'un contenu audio qui sollicite notre dopamine - en résumé, du bruit musical - seront liés dans une approche commune.
La hifi me sera dès lors un moyen de vérification utile et agréable tout en modérant sa recherche d'absolutisme, tandis que l'ingénierie m'apportera les outils nécessaires pour quantifier les éléments clés en lien avec la prise de son. 

Question universelle de sens

Quel que soit l'angle d'analyse du son, il est un territoire dans lequel elle prend source et se révèle multiformes.
Il y est question de projection, de visualisation, d'imagerie, de plan, d'espace, d'image imprimée de notre subconscient, autant de critères descripteurs qui relient invariablement le son au visuel. 
Il est donc à mon sens important de considérer ces deux aspects sensoriels que sont l'ouïe et la vue pour accepter les limites de la prise de son comme de sa restitution en terme de représentation sonore. 
Notre schéma perceptif biologique reste le juge ultime, qu'aucune science ou technique - à ma connaissance- n'explique ou n'égale.

Voyelles ... consonnes

S'il est utile de savoir jongler avec les nombres dans le métier - base de la quantification - côté texte cela se limite à l'usage de quelques lettres clés prenant un sens différent selon le domaine d'intérêt:
- A,B,C,D pour les pondérations de signaux sonores et de bruit
- SPL pour la quantification de grandeurs acoustiques
- dB, pour les niveaux acoustiques absolus ou électriques relatifs 
- AB, XY, MS, ORTF, NAB pour les positions de paires microphoniques
- WXYZ pour les canaux de signaux ambisoniques du premier ordre 
- LRC pour les références de position frontale de microphones, enceintes d'écoute
- RMS pour la quantification générique de la valeur énergétique d'un signal 
- IR, HRTF, MLS pour l'analyse temporelle et spectrale d'un signal acoustique
- TPA pour l'analyse de voies de transfert vibro-acoustiques, bruit solidien  
et ce n'est qu'une partie des abréviations, juste pour poser le sujet.
Difficile d'échapper aux étiquettes !

Question de vocabulaire

Malgré tout, il reste de la place pour la prose et les métiers du son ne sont pas en reste pour ce qui est de décrire ce que l'on mesure ou ce que l'on écoute.
Bandes de filtres, phénomènes physiologiques, quelque fois un peu de poésie, souvent du langage abscond.
Pour tous des lignes, idéalement droites pour les audiophiles, assurément courbes pour les ingénieurs du son, forcément mathématiques pour les scientifiques, heureusement mélodiques pour les musiciens.
Fin de ce tour d'horizon de ce qui constitue mon univers pictural, scientifique, mélodique, en arrière plan de ma pratique de la prise de son.
Bon à savoir
En ingénierie industrielle il est commun de dénommer les projets par un avatar identifiant soit le contenu, soit personnalise le produit technique en devenir.
Pour ma part, c'est surtout une image (...) un instantané, un ressenti qui ont déterminé leurs identités.
Nous ferons donc connaissance avec Fidel,ThorNostromoDenzel, plutôt que de dispositifs de pieds, de barres, de montage microphoniques et autre matériel.
Mais en conservant mon credo, à savoir la tête artificielle, les têtes microphoniques à belle gueule.
Colonnes
Les bannières suivantes, ou sous verres de bière au choix, renvoient vers les étapes du blog correspondantes à mes périodes exploratoires.
En effet, ce qui compte n'est pas tant le calendrier  de mes travaux mais plus l'opportunité technique ou le champ d'applications qui s'ouvraient tout au long du chemin.

BINAURAL

La révélation d'une restitution immersive du son

MID-SIDE

Chronique d'une association improbable

AMBISONIC

Un transducteur d'ondes sonores pas commun

La prise AB n'a pas dit son dernier mot

Dans la vraie vie acoustique, il n'y a pas une onde directe qui affecte la capsule microphonique mais un continuum d'ondes décalées temporellement, décalées en phase relative, en amplitude, différentes en caractéristiques de propagation et de diffusion selon le milieu et l'espace environnant.
Il m'a paru essentiel de l'intégrer puis de l'interpréter autant que possible afin d'en tirer parti, ou de comprendre les raisons qui aboutissent à la captation ou la restitution décevante d'un espace sonore.
Pour cela, il faut aller au delà des simples raisonnements vectoriels et admettre que le vortex acoustique avec lequel il faut composer demande d'appréhender les dispositifs techniques aptes à l'extraction de la partie intéressante du stimuli sonore dans le but de proposer un point d'observation privilégié.
Dans ma période industrielle, j'ai croisé un fournisseur d'un matériau particulier dont les caractéristiques sont particulièrement intéressantes en complément de la microphonie.
A explorer plus loin dans le blog en suivant la bannière ci-contre, activée quand j'aurai de la matière à partager sur le sujet. 
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